Léon XIV, nouveau pape élu: Robert Francis Prevost, un homme de synthèse modéré et premier pape américain – Base Cote Media

Léon XIV, nouveau pape élu: Robert Francis Prevost, un homme de synthèse modéré et premier pape américain

Le cardinal américain Robert Francis Prevost a été élu pape ce 8 mai 2025. Il devient le 267e pape de l’Église catholique et est le premier pape originaire des États-Unis à accéder à ce rang.

L’Américain Robert Francis Prevost, 69 ans, devenu jeudi le premier pape originaire des États-Unis de l’Histoire, est un homme d’écoute et de synthèse, classé parmi les modérés, et connaissant autant le terrain que les rouages du Vatican. Un évêque « ne doit pas être un petit prince assis en son royaume, il doit être proche du peuple qu’il sert et marcher avec lui, souffrir avec lui », déclarait-il en 2024 au site internet Vatican News.

Créé cardinal en 2023 par François qui a porté son ascension au Vatican, il était avant son élection membre de sept dicastères (l’équivalent de ministères au Vatican). Robert Francis Prevost occupait notamment la tête du puissant dicastère des évêques, ce qui en faisait le conseiller du précédent pape sur les nominations des prélats.

François appréciait particulièrement cet homme souvent qualifié de discret et réservé, et qui s’est immergé des années durant dans les « périphéries », ces territoires éloignés ou délaissés jusqu’ici par l’Église. D’ascendance française, italienne et espagnole, le natif de Chicago a passé deux décennies au total au Pérou, où il a mené une œuvre missionnaire et est devenu archevêque-évêque émérite de Chiclayo, dans le nord du pays.

Mais il a aussi la réputation, au sein de la Curie, le gouvernement du Vatican, d’être un modéré capable de concilier des points de vue divergents. Les vaticanistes en avaient fait leur favori parmi les cardinaux américains en amont de l’élection, sur la base de son expérience du terrain, sa vision globale et sa capacité à naviguer au sein de la bureaucratie vaticane.

Le moins Américain des Américains

Le quotidien italien La Repubblica l’avait décrit comme « le moins Américain des Américains » en raison de son ton modéré. Sa connaissance profonde du droit canon l’a aussi rendu rassurant aux yeux des cardinaux conservateurs aspirant à une attention plus grande portée à la théologie.

Après la mort de François, il avait affirmé qu’il y avait « encore beaucoup à faire » au sein de l’Église. « Nous ne pouvons pas nous arrêter, nous ne pouvons pas revenir en arrière. Nous devons voir ce que l’Esprit Saint veut pour l’Église d’aujourd’hui et de demain, parce que le monde d’aujourd’hui, dans lequel vit l’Église, n’est pas le même que le monde d’il y a dix ou vingt ans », avait-il affirmé en avril. « Le message est toujours le même (…) mais le moyen d’atteindre les gens d’aujourd’hui, les jeunes, les pauvres, les politiques, est différent », avait-il estimé.

Né le 14 septembre 1955, Monseigneur Prevost étudie au petit séminaire de l’ordre de Saint-Augustin, dans lequel il entre en 1977. Licencié en théologie, il détient aussi un diplôme en mathématiques. Ordonné prêtre en 1982, il est deux ans plus tard envoyé comme missionnaire au Pérou, un pays où il restera de nombreuses années. Il revient à Chicago en 1999 comme supérieur provincial des Augustins du Midwest, puis prieur général en 2001.

En 2014, le pape François le nomme administrateur apostolique du diocèse de Chiclayo, dans le nord du Pérou. Monseigneur Prevost est nommé en 2023 préfet du puissant dicastère des évêques, l’une des fonctions les plus importantes du gouvernement du Vatican. À ce poste stratégique, il avait succédé au cardinal canadien Marc Ouellet, accusé d’agression sexuelle, et qui avait démissionné pour raison d’âge.

Monseigneur Prevost est également président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine.

Le choix du nom Léon XIV, un choix « programmatique »

En choisissant le nom de Léon XIV, le cardinal Robert Francis Prevost prend la succession de son prédécesseur François, mais aussi du précédent Léon, Léon XIII, qui a été pape de 1878 à 1902. Pour Geneviève Delrue, ancienne journaliste à RFI, spécialiste des religions, le nom d’un pape est « programmatique ». « Quand [le pape François] a choisi le nom de François, [en référence à] François d’Assise, cela signifiait qu’il allait être le pape des pauvres, des déshérités de la terre, etc., et de l’environnement d’où on se souviendra, bien sûr, Laudato Si, sa fameuse encyclique sur l’environnement qui restera la grande encyclique de son pontificat », explique-t-elle.

« Léon XIV prend la succession en quelque sorte de Léon XIII. C’est le pape qui va faire l’encyclique, qui va publier l’encyclique Rerum Novarum, Des Choses nouvelles, en 1891, à un moment donné où le monde change, où il y a le monde ouvrier qui souffre. Donc, c’est une encyclique qui va poser la doctrine sociale de l’Église et Saint Pierre. Cette doctrine sociale, c’est-à-dire que l’Église intervient sur les questions de justice, sur les questions économiques. L’Église se préoccupe du monde de l’économie et à mon avis, ce choix donc de Léon XIV est un choix programmatique », estime Geneviève Delrue.

Le nouveau pape « aura son chemin, qui ne sera pas une copie de celui du pape François », mais avec ses premiers mots « il s’est situé dans la continuité, non seulement en évoquant l’apparition du pape François à Pâques, mais aussi en parlant d’une Église en marche et en appelant tous les hommes à construire des ponts », a estimé auprès de l’AFP le président de la Conférence des évêques de France, Eric de Moulins-Beaufort.

Rfi

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