Présidentielle au Sénégal : le Conseil constitutionnel valide 20 candidats, Ousmane Sonko écarté – Base Cote Media

Présidentielle au Sénégal : le Conseil constitutionnel valide 20 candidats, Ousmane Sonko écarté

À moins de deux mois du scrutin, le Conseil constitutionnel du Sénégal a publié samedi la liste définitive des 20 candidats à la présidentielle du 25 février, liste sur laquelle ne figure pas le nom du chef de file de l’opposition, Ousmane Sonko. La candidature de Karim Wade a, quant à elle, été jugée « irrecevable ».

Le Conseil constitutionnel sénégalais a publié, samedi 20 janvier, une liste définitive de 20 candidats à la présidentielle du 25 février sur laquelle ne figurent pas deux opposants notables : Ousmane Sonko, actuellement emprisonné, et Karim Wade, fils et ministre de l’ex-président Abdoulaye Wade, a constaté l’AFP.

La liste comprend le candidat du camp présidentiel, le Premier ministre Amadou Bâ, les anciens chefs de gouvernement et opposants Idrissa Seck et Mahammed Boun Abdallah Dionne, l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall et Bassirou Diomaye Diakhar Faye, présenté comme le candidat de substitution d’Ousmane Sonko.

Bassirou Diomaye Diakhar Faye, 43 ans, membre du parti dissous d’Ousmane Sonko, est pourtant lui aussi détenu, mais il n’a pas encore été jugé. Il est en prison depuis avril 2023 pour « outrage à magistrat » et « diffamation à l’encontre d’un corps constitué » après un message publié sur Facebook.

Candidature de Sonko écartée

Ousmane Sonko, personnage central d’un bras de fer de plus de deux ans avec l’État qui a donné lieu à plusieurs épisodes de troubles meurtriers, ne figure pas sur la liste, comme cela était attendu. Populaire parmi les jeunes, il était donné parmi les favoris de la présidentielle.

Le Conseil a, après un dernier recours d’Ousmane Sonko, écarté sa candidature en raison d’une condamnation définitive pour diffamation à six mois de prison avec sursis le 4 janvier, une affaire l’ayant opposé à un ministre membre du camp présidentiel.

Dans deux autres dossiers, Ousmane Sonko a été déclaré coupable en juin de débauche de mineure et condamné à deux ans de prison ferme, puis écroué fin juillet sous d’autres chefs d’inculpation, dont appel à l’insurrection, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et atteinte à la sûreté de l’État, une affaire pendante.

Ousmane Sonko a dénoncé un complot pour l’empêcher de participer à l’élection présidentielle de février 2024, ce que le pouvoir dément.

Candidature jugée « irrecevable » pour Karim Wade

L’opposant Karim Wade, fils et ministre de l’ex-président Abdoulaye Wade (2000-2012), est absent de la liste en raison d’une candidature jugée « irrecevable » à cause de sa double nationalité française et sénégalaise, selon le Conseil.

Tout candidat à la présidence « doit être exclusivement de nationalité sénégalaise, jouir de ses droits civils et politiques, être âgé de 35 ans au moins et de 75 ans au plus le jour du scrutin », dit la Constitution. Il doit aussi savoir écrire, lire et parler couramment la langue officielle, le français.

Karim Wade, né en France d’un père sénégalais et d’une mère d’origine française, a produit une déclaration sur l’honneur datée du 21 décembre selon laquelle il a exclusivement la nationalité sénégalaise, a indiqué le Conseil.

Or, le document de preuve qu’il a présenté est un décret daté du 16 janvier publié le lendemain au Journal officiel de la République française. La juridiction estime que les effets du décret consacrant la perte par Karim Wade de sa nationalité française « ne sont pas rétroactifs » et que sa déclaration sur l’honneur a été « inexacte » au moment de son dépôt.

Karim Wade s’était félicité mercredi, dans un message publié sur son compte X, que la querelle sur sa double nationalité « se termine enfin ». « Le décret du ministre français de l’Intérieur actant ma renonciation à la nationalité française est une preuve supplémentaire de ma constance », avait-il dit.

L’ancien ministre Thierno Alassane Sall, lui-même candidat, avait déposé lundi un recours contre la candidature de Karim Wade, la jugeant anticonstitutionnelle.

Deux femmes candidates

Or, le document de preuve qu’il a présenté est un décret daté du 16 janvier publié le lendemain au Journal officiel de la République française. La juridiction estime que les effets du décret consacrant la perte par Karim Wade de sa nationalité française « ne sont pas rétroactifs » et que sa déclaration sur l’honneur a été « inexacte » au moment de son dépôt.

Karim Wade s’était félicité mercredi, dans un message publié sur son compte X, que la querelle sur sa double nationalité « se termine enfin ». « Le décret du ministre français de l’Intérieur actant ma renonciation à la nationalité française est une preuve supplémentaire de ma constance », avait-il dit.

L’ancien ministre Thierno Alassane Sall, lui-même candidat, avait déposé lundi un recours contre la candidature de Karim Wade, la jugeant anticonstitutionnelle.

Deux femmes candidates

La liste publiée par le Conseil constitutionnel inclut deux femmes, Rose Wardini, gynécologue et actrice de la société civile, et l’entrepreneure Anta Babacar Ngom.

C’est la première fois que le Sénégal organise une présidentielle avec autant de candidats malgré le filtre du parrainage, a affirmé, samedi, à l’AFP, le juriste constitutionnaliste Babacar Guèye. Le nombre définitif de candidats retenus était de cinq lors de la présidentielle de 2019.

À moins d’un mois et demi de l’échéance, l’incertitude est totale quant à l’issue de l’élection à deux tours. Le Sénégal organise pour la première fois une élection présidentielle sans la participation du président sortant.

Avec AFP et Reuters