Le président américain Joe Biden et le président chinois Xi Jinping se rencontrent ce mercredi à San Francisco, en marge du sommet de l’APEC. Cette rencontre ne sera que le deuxième face-à-face de la présidence Biden. Cela pourrait contribuer à stabiliser les relations, mais des obstacles majeurs s’opposent à de véritables percées diplomatiques.
C’est une rencontre importante, car elle portera sur un large éventail de sujets : la guerre entre Israël et le Hamas, Taïwan, la guerre en Ukraine. Et alors que les deux dirigeants semblaient s’être rapprochés lors de leur dernière rencontre l’année dernière, s’en sont suivis quelques épisodes qui ont détérioré leurs relations, à commencer par l’affaire du ballon.
Les Chinois avaient laissé voler un ballon espion au-dessus du territoire américain, ce qui a eu pour conséquences que les États-Unis ont pris une série de mesures pour bloquer l’exportation de technologies de pointe en matière de puces électroniques, afin d’empêcher leur utilisation militaire en Chine. La Chine a réagi en imposant ses propres restrictions commerciales sur les minéraux essentiels.
Au cours des mois qui ont suivi, les présidents des deux pays ont échangé des propos virulents : Xi a déclaré que les États-Unis cherchaient à « contenir et à supprimer » la Chine, tandis que Biden a qualifié Xi de « dictateur ».
Attentes au sommet
Il y a une volonté de rapprochement, des deux côtés, surtout pour éviter une escalade dans les tensions, qui pourraient avoir des conséquences assez importantes.
Mao Ning, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, l’a expliqué : « toute tentative de modeler un autre pays selon ses propres souhaits et son propre modèle sera dès le départ un pur vœu pieux et ne pourra pas réussir. La Chine ne cherche pas à changer les États-Unis, et les États-Unis ne devraient pas non plus chercher à façonner ou à changer la Chine ».
La question épineuse de Taïwan sera sûrement en haut de leur liste. Xi pourrait demander des garanties sur le fait que les États-Unis ne soutiennent pas l’indépendance de Taïwan. Biden, quant à lui, devrait souligner les préoccupations américaines concernant les activités militaires de Pékin autour de Taïwan.
Les deux pays pourraient annoncer le rétablissement de leurs canaux de communication militaires. Suspendus après la visite de Nancy Pelosi à Taïwan, c’est aujourd’hui une priorité pour la Maison-Blanche.
De nombreux dossiers sur la table
Une autre priorité est de réduire les exportations chinoises de Fentanyl vers le Mexique. Des progrès en matière de coopération climatique pourraient également être annoncés. Les deux pays devraient également interdire l’utilisation de l’IA dans certains contextes militaires, y compris les programmes d’armes nucléaires.
Et enfin, dans le contexte plus immédiat, Biden voudra demander à ce que la Chine freine l’Iran en usant de l’influence que Pékin possède pour le mettre en garde contre l’escalade de la violence au Moyen-Orient en réponse à la guerre entre Israël et le Hamas.
Rfi
