Guinée : MSF et les difficultés de la prise en charge des PVVIH – Base Cote Media

Guinée : MSF et les difficultés de la prise en charge des PVVIH

A l’occasion de la Journée Mondiale de lutte contre le SIDA, célébrée le 1er décembre de chaque année, l’ONG internationale Médecins Sans Frontières (MSF) a organisé un café de presse le mardi, 30 novembre 2022 à l’USFR (Unité des Soins, Formations et de Recherche) de Donka. Objectif parler des difficultés liées à la prise en charge du VIH avancé, le manque de soutien aux Organisations de la Société Civile et l’inégalité d’accès aux soins , notamment sur le financement et la stigmatisation  des Personnes Vivant avec le VIH (PVVIH).

Dans son exposé, le Responsable des Activité Médicale Santé Primaire du Projet VIH de Médecins Sans Frontières /Belgique à Conakry, le Dr Chaloub Souleymane explique qu’en 2021, 120.000 personnes sont infectées par le VIH en Guinée, avec une faible prévalence de 1,5% chez les personnes âgées de 15 à 49 ans. Le nombre de décès d’adultes et d’enfants dus au Sida est de 3.900 et les orphelins du Sida âgés de 0 à 17 ans sont au nombre de 86.000, le diagnostic précoce du nourrisson est de 36% et le taux de transmission vertical final, y compris pendant l’allaitement est de 19,79%.

Parmis les difficultés, Dr Chaloub Souleymane a cité entre autres : la faiblesse de la gestion du système de l’approvisionnement et des stocks (GAS), la faible rétention dans les soins, la forte stigmatisation des Personnes Vivants avec le VIH, la non gratuité des médicaments pour lutter contre les infections opportunistes, les inégalités d’accès aux soins, le manque de financements et retards dans les décaissement du BND (Budget National pour le Développement). Ces difficultés sont dues entre autres à la pandémie de Covid-19 et à l’accroissement des crises sociales et économiques à travers le monde.

Parlant d’inégalité, Dr Fodé Bangaly Sacko, Responsable de l’Unité de Soins, de Formation et de Recherche de l’hôpital Donka précise que ces inégalités sont aux nombre de quatre (4) à savoir : des inégalités liées aux enfants, au genre, des inégalités liées aux populations clefs et l’inégalité à l’accès des financements. « Il est important pour nous les pays africains de faire en sorte qu’on puisse vraiment banir ces inégalités et faire en sorte que les enfants aient l’accès au même qualité de traitement que les adultes et faire en sorte que les femmes aient l’accès aux traitements de qualité, tout comme les populations clefs ou les professionnelles de sexe » invite t-il.

Présent à cette rencontre, le Dr Foromo Guilavogui, Chef de l’Unité de prise en charge du VIH au Ministère de la santé et de l’Hygiène Publique, indique que l’essentiel des problèmes c’est le GAS. « On a un document national stratégique  qu’on appelle le GAS et on a un montant qui est alloué à cela. Et nous nous rendons compte qu’aujourd’hui le gros bailleur est le Fonds Mondial et MSF Belgique qui appuient la Guinée depuis 2003 dans la prise en charge de qualité et de prestation de service. Nous (Etat IDLR), on a un problème de financement, vous voyez que l’Etat ne finance que 7% » a t-il ajouté.

De son côté, la Vice-Présidente du REGAP+ (Réseau Guinéen des Personnes Infectées et affectées par le VIH) Kadiatou Bodié Baldé souligne que les personnes vivant avec le VIH n’ont pas accès aux soins de qualité. « Je profite de cette occasion pour lancer un plaidoyer aux autorités gouvernementales et aux partenaires techniques et financiers qui œuvrent dans la lutte contre le VIH/SIDA, de se donner la main afin de trouver de solution pour que tout le monde ait accès aux soins de qualités » a-t-elle lancée.

Ce café de presse organisé par Médecins Sans Frontières Belgique en Guinée, en support au Programme National de Lutte contre le Sida, a pris fin par la visite guidée des locaux du bâtiment R+2 de l’Unité de Soins, Formations et Recherches de Donka. L’unique structure de prise en charge des personnes vivants avec le VIH avancé en Guinée 

Hassan Housseïn