PARLONS GÉOPOLITIQUE par Mohamed Lamine Sylla (analyse) – Base Cote Media

PARLONS GÉOPOLITIQUE par Mohamed Lamine Sylla (analyse)

Le DICTATEUR est plus que jamais dans l’isolement. D’abord au sein de la CEDEAO la chute de son frère et ami Ibrahim Boubacar Keita du Mali a été un véritable coup dur pour lui. On se souvient encore de ses différentes manœuvres d’abord contre le peuple réuni dans le M5 et plus tard face à l’armée malienne après le coup d’État. Son balai diplomatique à ce niveau a subi un revers humiliant. Aujourd’hui au Mali il reste le persona non gratta au yeux du peuple. Nous n’avons pas besoin d’argumenter sur l’hostilité qu’il a inutilement créé entre lui et le pouvoir de Dakar. Résultat, chaque rencontre qu’il a avec le Président Macky Sall se solde par des passes d’armes on ne peut plus déshonorants.

Depuis la chute de Yaya Djamé le pouvoir de Banjul ne lui est plus favorable. Ne parlons pas du jeune Président Bissau-guinéen, Oumaru Amballo Cissoko qui ne rate aucune occasion pour flétrir le vieux DICTATEUR. Jusqu’à très récemment le pouvoir de Freetown était l’un de ses soutiens dans les instances de rencontre. Mais sa paranoïa et surtout sa phobie contre ses opposants lui ont maladroitement conduit à une crise diplomatique encore une fois inutile avec ce pays voisin.

L’étau se resserre sur lui du fait de son ignorance géopolitique d’une part et de ses folles ambitions d’autre part. Mamadou Issoufou du Niger, le doyen Bouhari du Nigeria, tous ceux-ci lui ont tourné le dos. Le seul sur qui il peut compter à ce jour dans la sous-région c’est encore le Président Ouattara de la Côte d’Ivoire et cela pour une raison unique et peu louable : Le mandat de trop. Mais même à ce niveau il faut rappeler que le Président ADO a beaucoup trop de problèmes internes à régler pour passer son temps à soutenir le vieux DICTATEUR de Conakry. Ce dernier ne doit donc pas trop espérer de lui. Pour arriver à Sekhoutouréya et y consolider ses mandats légaux, le vieux s’est rabattu en grande partie sur son réseau d’amis à l’international. Mais aujourd’hui nombreux sont ces amis à prendre leurs distances de lui. L’ex-ministre français Bernard Couchner ne lui fréquente quasiment plus depuis l’amorce de son projet de 3eme mandat. Tony Blair, nous le voyons, ne souhaite plus apparaître avec lui. Son ami et avocat français, Albert Bourgi n’a pas caché son hostilité face à ce qu’il a appelé  »un mandat de trop ». L’universitaire et homme politique sénégalais, Abdoulaye Bathily, ne cache plus sa déception de voir son vieil ami sacrifier son beau parcours de  »démocrate ». La liste est longue de ses amis ayant cessé de lui fréquenter à juste raison. Me Boucounta Diallo, l’un de ses plus proches et anciens collaborateurs, a couper tout le lien avec lui depuis un certain temps. On se souvient récemment des coups de gueules de l’ex-ministre malien de la justice, l’avocat Me Mohamed Ali Bathily. Le moins qu’on puisse dire est que le vieux DICTATEUR est cloîtré dans un isolement total. Il est contesté par son peuple, lâché par des chancelleries influentes et son réseau d’amis n’est de nos jours qu’un souvenir.

Mohamed Lamine SYLLA, secrétaire exécutif national du Rassemblement pour la République (RPR)