Guinée : Journée Internationale des Droits de l’homme célébrée en différé. – Base Cote Media

Guinée : Journée Internationale des Droits de l’homme célébrée en différé.

La Guinée a célébrée ce lundi en différé le 70ième anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme au Palais du Peuple avec le thème  »Tous égaux en dignité et en droits ». Cette cérémonie a connue la présence des représentants du gouvernement, des représentants du Haut Commissariat aux Droits de l’Homme (HCDH) en Guinée, des diplomates et la société civile.

A cet effet, la représentante des organisations de défense des droits de l’homme en Guinée, Gbolou Guilavogui a au nom de ses paires félicité le gouvernement guinéen pour l’adoption et la promulgation d’un nouveau code pénal et de procédure pénale en octobre 2016, accordant des compétences criminelles aux tribunaux de première instances dans le souci de réduire la surpopulation carcérale et les lenteurs des procédures afin d’accélérer le jugement des personnes en détention provisoire abusive. Selon elle, la plupart des tribunaux de Conakry et de l’intérieur du pays ont déjà commencées à connaître des affaires criminelles. « Ceci constitue à nos yeux une avancée importante que nous avons salué et encouragé. Cependant, la mise en œuvre de cette réforme reste toujours lente, des centaines de personnes sont toujours en attente de jugement depuis de longues années » s’est réjoui la représentante des ONG de défense des droits de l’homme en Guinée.

Pour les organisations de défense des droits de l’homme, malgré la volonté politique affirmée par les autorités de promouvoir, de respecter et faire respecter les droits de l’homme en République de Guinée, certaines situations restent toujours préoccupantes, entre autres : La lenteur qui caractérise le processus de réconciliation nationale et la lutte contre l’impunité, en particulier s’agissant de la procédure dans le dossier du 28 septembre 2009, les victimes attendant depuis plus de 8 ans que justice leur soit rendue ; le retard pris pour l’adoption par l’Assemblée nationale du projet de code civil qui contient des avancées importantes en matière de protection des droits de l’homme et en particulier les droits des femmes; Les violences commises au cours des manifestations par les forces de l’ordre, sans que des enquêtes sérieuses ne soient diligentées pour en identifier les responsables ; les conditions de détention parfois inhumaines des prisonniers dans les maisons centrales et d’arrêt entraînant des décès des détenus, et les retards excessifs pris pour le jugement de centaines de personnes placées illégalement en détention provisoires pendant plusieurs années etc.

Les organisations de défense des droits de l’homme ont également recommandé :

Au gouvernement :  De faire une déclaration solennelle sur les droits de l’homme, les libertés fondamentales et l’impunité en République de Guinée et de prendre des engagements concrets en ce sens ; de prendre des mesures nécessaires pour rapatrier nos compatriotes en souffrances en Libye ; D’accélérer le processus de la révision du code de l’enfant et l’élaboration du projet de loi sur la protection des défenseurs des droits de l’homme ; De poursuivre rigoureusement la réforme des forces de défense et de sécurité avec une emphase sur le respect des droits de l’homme et des règles de procédure pénale, en particulier celles relatives à l’usage proportionné de la force et des règles régissant la garde à vue ;

Aux partenaires techniques : d’accompagner le gouvernement et les organisations de la société civile en vue de faire de la Guinée un Etat respectueux des droits de l’homme ;

A la société civile et particulièrement aux organisations de défense des droits de l’homme : de continuer à jouer leur rôle de veille et d’interpellation pour le respect des droits de l’homme.

Dans une déclaration lue par le représentant de l’UNICEF en Guinée, Marc Rubin, le secrétaire général des Nations Unies, Antônie Guterres  dira : « Depuis la proclamation de la Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948, les droits de l’homme sont, avec la paix et le développement, les trois piliers de l’Organisation des Nations Unies. Bien sûr, les atteintes aux droits de l’homme n’ont pas cessé dès l’instant où la Déclaration a été adoptée. Cependant, c’est grâce à ce texte fondateur que d’innombrables personnes ont pu vivre plus librement et dans de meilleures conditions de sécurité. La Déclaration a joué un rôle déterminant dans la prévention des violations, le redressement des torts et le renforcement des mesures de protection et des lois nationales et internationales relatives aux droits de l’homme ».

Et d’ajouter : « Si ces progrès sont indéniables, les grands principes de la Déclaration sont mis à l’épreuve dans toutes les régions du monde. Nous voyons grandir l’hostilité envers les droits de l’homme et leurs défenseurs chez des individus qui cherchent à tirer profit de l’exploitation et de la division. Nous voyons se manifester la haine et l’intolérance, et assistons à des atrocités et crimes de toutes sortes. Ces actes représentent un danger pour chacun de nous. En cette Journée des droits de l’homme, je tiens à saluer le courage des défenseurs de ces droits, y compris celui du personnel des Nations Unies, qui s’emploie quotidiennement à les défendre partout dans le monde, en prenant parfois de terribles risques. J’exhorte citoyens et dirigeants de tous les pays à se battre pour tous les droits de la personne – droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels – et pour les valeurs sur lesquelles se fondent nos espoirs d’un monde meilleur, plus sûr et plus juste pour tous ».

Pour sa part, le représentant du gouvernement, Me Cheick Sacko, ministre de la justice garde des sceaux d’abord remercié les Nations Unies pour son soutien à la Guinéen dans le domaine de la promotion et de la protection des droits de l’homme. « La Guinée doit se conformer aux règles internationales éditées par les Nations Unies, dont la déclaration universelle des droits de l’homme, pour lesquelles depuis 1958 jusqu’à nos jours elle a adhérée » a exprimé le ministre de la justice.

Pour terminer, Me Cheick Sacko a exprimé la volonté du gouvernement d’œuvre pour la promotion et la protection, tout en appliquant les lois guinéennes.

Alhousseïny Camara

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