Guinée : Les rideaux sont tombés sur les travaux de la 2ième édition du Forum International des Finances Publiques ce samedi à Conakry.   – Base Cote Media

Guinée : Les rideaux sont tombés sur les travaux de la 2ième édition du Forum International des Finances Publiques ce samedi à Conakry.  

 

Les travaux de la 2ième édition du Forum International des Finances Publiques sont finis ce samedi, 11 novembre 2017 à Conakry. Ces travaux ont connu la participation des cadres de l’administration publique, du secteur privé, de la société, des experts venus de l’étranger et des universitaires.

Durant trois (3) jours, les participants ont débattu sur la réforme des finances publiques et économie réelle ; réforme des finances publiques, développement du secteur privé et emploi ; politiques publiques et lutte contre la pauvreté ; politiques publiques déconcentration/décentralisation et budget citoyen et transparence budgétaire.

Au cours des échanges entre panélistes et participants, plusieurs insuffisances ont été identifiées entre autres : les difficultés de définir des politiques publiques claires et efficaces se reposant sur une base solide, bien structurée et prospective ;  la multiplicité et la faiblesse des documents de programmation sur lesquels se repose la conception du budget de l’Etat entraînant une mauvaise allocation des ressources publiques ; la mauvaise qualité des données statistiques utilisées dans les projections et des difficultés de leur mise à jour ;  l’insuffisance ou le manque de transformation structurelle pouvant améliorer la croissance de la productivité par l’industrialisation ;  l’existence de plusieurs points de péages dans l’exécution des dépenses publiques en dépit d’un cadre légal et réglementaire renforcé ; la lourdeur administrative affectant considérablement les procédures et les délais de passation des marchés publics ;  l’insuffisance de communication pour promouvoir le civisme et la transparence budgétaires ;  le manque de mécanisme d’évaluation d’impacts des politiques publiques ; -le manque d’implication de la société civile notamment les femmes dans la conception, l’élaboration, l’exécution, le contrôle et le suivi-évaluation du budget ;  l’absence ou l’insuffisance des services des infrastructures devant contribuer à accélérer la transformation économique que nous ambitionnons etc.

Pour corriger ces insuffisances, les participants recommandent :

Au niveau stratégique :

définir des politiques publiques claires et efficaces se reposant sur une base solide et scientifique ; – poursuivre le renforcement du cadre légal et réglementaire en matière de gestion des finances publiques ; – mettre en place un bureau dédié pour la conception et la réalisation des études de faisabilité des projets d’investissement bancables ; – renforcer la qualité de la programmation des projets d’investissements dans un cadre intégré et améliorer la qualité de nos statistiques ; – mettre l’accent sur la transformation structurelle pour accélérer la promotion de l’activité économique et la création d’emplois décents ; – renforcer la politique d’éducation en mettant un accent sur l’appariement entre l’offre de formation, surtout professionnelle, et les besoins du secteur privé en termes d’emplois.

Au niveau opérationnel :

mettre en place et opérationnaliser un système d’évaluation d’impacts des politiques publiques aussi bien au niveau central que déconcentré assorti de publications systématiques des rapports y afférents ; – améliorer la qualité des données statistiques en mettant à jour les méthodes et outils de calcul au regard des meilleures pratiques internationales ; – améliorer le mécanisme et les outils de mobilisation des recettes publiques et d’exécution des dépenses publiques en s’appuyant sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication ; – rationaliser les procédures de passation des marchés publics en supprimant les points de stationnement inutiles, en responsabilisant davantage les acteurs et en renforçant le contrôle a priori et a posteriori ; – renforcer la communication surtout sur le budget de l’Etat auprès de tous les acteurs socio-économiques du pays pour leur appropriation de cet instrument de développement ; – impliquer davantage les acteurs de la société civile notamment les femmes dans la conception, l’élaboration, l’exécution, le contrôle et le suivi-évaluation du budget ; – investir dans les infrastructures et développer les services connexes pour favoriser le désenclavement des zones de production ; – appliquer rigoureusement les dispositions du cadre légal et réglementaire en matière de lutte contre la corruption (numéro vert) et de sanctions des délits financiers ; – poursuivre le renforcement des ressources humaines et recourir à la numérisation pour améliorer la productivité de nos services ; – appliquer les recommandations de la revue annuelles des EPA et généraliser l’obligation de redevabilité.

Avant de clore les travaux, Dr Mohamed Lamine Doumbouya, Ministre du Budget a d’abord remercié le Président de la République pour son engagement dans la modernisation de l’administration, particulièrement les administrations financières.

Il dira enfin que les départements financiers se sont inscrits dans un chaînon vertueux d’évaluation régulière du plan de réforme qui aboutira dans les meilleurs délais à l’actualisation du programme de réforme de la gestion des finances pour prendre en compte les préconisations de ce Forum.

Hassane Housseïne