Page noire : il y a de cela 20 ans que KANTE Aboubacar nous a quitté. – Base Cote Media

Page noire : il y a de cela 20 ans que KANTE Aboubacar nous a quitté.

24 octobre 1997- 24 octobre 2017, il y a de cela 20 ans que disparaissait à Abidjan (Côte d’Ivoire)  le célèbre journaliste sportif guinéen Boubacar Kanté. Ce, peu après avoir été informé de sa nomination au poste de Directeur du Bureau de presse de la Présidence de la République par le feu Général Lansana Conté. Un poste qu’il n’occupera jamais d’ailleurs.

Le journaliste Kanté Boubacar est mort, assassiné à son domicile d’Abidjan sis à la Tour Jacob.

La nouvelle s’était répandue aussitôt dans le monde entier. L’homme était célèbre dans le monde sportif. Il avait une grande notoriété de professionnel des médias. Kanté, c’était aussi cela, avait de solides relations dans plusieurs capitales africaines et outre-Atlantique. Du président Houphouët Boigny au général Lansana Conté, en passant par Bongo père et Nelson Mandela, Boubacar Kanté accédait à beaucoup de chefs d’états avec facilité. Et pas seulement. Le célèbre reporter sportif était aussi un musicien caché doublé d’un diplomate de talent.

En football, Kanté avait fait tellement parler son génie, que la CAF l’avait nominé Reporter d’Afrique du siècle dernier à Khartoum au Soudan lors d’un de ses anniversaires.

Feu l’ambassadeur Naby Youla fut aussi célèbre dans la diplomatie allant jusqu’à occuper des fonctions auprès du président Mobutu du Zaire avant de rentrer en Guinée en qualité de conseiller personnel du président Conté. Boubacar Kanté était un de ses hommes sûrs pour avoir fait ses premières armes dans la diplomatie alors que le doyen Youla était ambassadeur en Allemagne.

De l’Allemagne, Boubacar Kanté rentre au pays où il est nommé Directeur de Syliphone. A ce poste, il contribua efficacement à mettre l’art et la musique de la Guinée au premier rang continental.

Avec Kanté comme directeur de Syli phone, le pays a fait promouvoir davantage sur le plan international ses orchestres comme les Ballets Africains, les Ballets Djoliba, le Bembeya jazz national, Balla et ses baladins, l’ensemble instrumental et chorale nationale et d’autres voix qui faisaient et continuent encore de faire la fierté des Guinéens et des Africains à l’image de celles de Pivi Onivogui et Sory Kandia Kouyaté.

Boubacar Kanté avait une voix. Il avait du talent. L’homme s’est fait connaître d’abord par le canal de la Voix de la révolution, la radio officielle, avant d’atterrir à Radio Côte d’Ivoire, puis à Africa No1. Il devient pour tous les africains de sa génération, la voix du sport africain et somme toute la grande voix de l’Afrique triomphante.

Cet homme est originaire de Dabola au centre géographique de la Guinée. Malgré son exil, son éloignement, Boubacar Kanté est resté attaché à son Dabola natal.

Je ne l’ai pas connu personnellement, mais à l’école primaire, j’écoutais ses reportages avec passion. Quand j’ai débuté ma carrière de journaliste sportif, son histoire m’a été contée avec une anecdote qui explique son attachement à la Guinée : Lors de la finale de la CAN 1992 au Sénégal, Boubacar Kanté est présent. Il retrouve Amadou Diouldé Diallo, l’autre célèbre journaliste sportif, pur produit de la Révolution et Issa Condé qui deviendra par la suite ministre de la Communication.

Pour cet événement footballistique le plus suivi d’Afrique, à partir de la capitale sénégalaise, Kanté a préféré commenter le match, tenez-vous bien, sur Radio Guinée ! Car, dira-t-il au duo Diallo-Condé « c’est cette radio que ma mère écoute ».

Boubacar Kanté était donc un patriote attaché à sa mère comme il le fut à la mère-patrie.

Pour cela, en ce jour anniversaire, rendons-lui un hommage mérité.

Minkael Camara