Fusillade sur les Champs-Elysées : un policier tué, l’EI revendique l’attaque. – Base Cote Media

Fusillade sur les Champs-Elysées : un policier tué, l’EI revendique l’attaque.

Une fusillade a éclaté aux alentours de 21h ce jeudi 20 avril sur les Champs-Elysées à Paris. Un policier a été tué, deux autres sont grièvement blessés. Le ministère de l’Intérieur a annoncé que l’agresseur avait été abattu par des tirs de riposte des forces de l’ordre. L’organisation Etat islamique a revendiqué l’attentat par la voie de son organe de propagande habituel.

Des coups de feu ont éclaté sur les Champs-Elysées aux alentours de 21h ce jeudi 20 avril. Un assaillant a ouvert le feu à l’arme lourde sur un car de policier stationné sur l’avenue parisienne. Un policier a été tué et deux autres ont été blessés, l’un grièvement, l’autre plus légèrement. Les policiers ont été « délibérément visés », a précisé le porte-parole du ministère de l’Intérieur Pierre-Henry Brandet. Une passante a également été blessée.

« L’agresseur est arrivé en voiture, est sorti. Il a ouvert le feu sur le car de police à l’arme automatique, a tué l’un des policiers et à essayé de s’en prendre aux autres en courant », a rapporté à l’AFP une source policière. La police a riposté et l’a abattu, a précisé le ministère de l’Intérieur.

Des témoins sous le choc

« On sortait tout juste du restaurant et à ce moment là il y a eu un mouvement de panique, tout le monde s’est levé de la terrasse et à commencé à courir, raconte un témoin de la scène, Augure, au micro de RFI. Je n’ai pas eu le temps de regarder la scène et de voir exactement comment cela s’est passé, mais il y a eu des tirs, ça c’est sûr et certain, il y en a eu deux ou trois au moins mais je ne peux pas vous préciser s’il s’agissait d’une arme lourde ».

Un hélicoptère survole la zone. L’avenue emblématique de Paris, si animée d’ordinaire, est entièrement vide une demi-heure après la fusillade. Mohamed Amin, 24 ans, en a été témoin. Il travaille sur les Champs : « Oui, moi j’ai vu vraiment les coups de feu entre les policiers, les policiers qui étaient vraiment en train de lui tirer dessus quoi, directement. J’ai vu la personne tomber parterre… C’est quoi ? En tout, la totale, trente secondes ».

Rosine est une touriste norvégienne. Elle se trouvait dans un célèbre salon de thé lorsque la fusillade a éclaté. Elle est encore sous le choc : « Je n’ai rien vu, mais j’ai entendu des tirs. Quelqu’un tirait. J’ai du mal à parler ! Je me suis réfugiée dans la cuisine du café Ladurée. J’étais effrayée, ma mère aussi. »

Derrière le cordon de police, l’adjoint au maire du 8ème arrondissement de Paris vient aux nouvelles. Vincent Baladi condamne l’attentat : « Je suis choqué, dévasté… On a tout fait… Les élus de Paris, les policiers… Je salue leur travail pour ne pas qu’il y ait ce genre de choses. Malheureusement, ça arrive n’importe où et n’importe quand… »

Une attaque revendiquée par l’EI

Le groupe Etat islamique a revendiqué l’attaque un peu plus tard dans la soirée par la voie de son organe de propagande habituel. L’enquête de police a débuté et une perquisition a été menée en Seine-et-Marne au domicile présumé de l’assaillant.

Le procureur de la République de Paris, François Molins, a annoncé avoir ouvert une enquête pour assassinat et tentative d’assassinat sur personnes dépositaires de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroristes. Il a également affirmé que l’identité de l’assaillant était connue et vérifiée, mais qu’elle resterait pour le moment secrète pour les besoins de l’enquête.

Des sources proches de l’enquête ont indiqué qu’il était visé par une enquête antiterroriste pour avoir manifesté son intention de tuer des policiers.

François Hollande promet « une vigilance absolue » pour les élections

Après une réunion de crise avec son Premier ministre Bernard Cazeneuve et son ministre de l’Intérieur Matthias Fekl, François Hollande s’est exprimé depuis l’Elysée. Le président de la République s’est dit convaincu que la piste est « d’ordre terroriste », ajoutant qu’un « hommage national sera rendu » au policier tué. « Nous serons d’une vigilance absolue » pour sécuriser l’élection présidentielle a assuré le chef de l’Etat. Un Conseil de Défense est également convoqué demain vendredi à 8h.

Cette fusillade survient à trois jours du premier tour de l’élection présidentielle, alors que les onze candidats à la présidence de la République étaient invités de l’émission « 15 minutes pour convaincre » sur France 2. Plusieurs d’entre eux, notamment Benoît Hamon, Marine Le Pen ou François Fillon, ont rendu hommage à l’action des forces de police sur Twitter. La candidate du Front national, celui des Républicains et Emmanuel Macron ont annoncé qu’ils annulaient leurs déplacements de campagne du vendredi 21 avril.

Plusieurs capitales ont exprimé leur soutien à la France. Le président américain Donald Trump a notamment présenté ses « condoléances au peuple de France ». La chancelière allemande Angela Merkel a dit se tenir « de façon ferme et déterminée aux côtés » de la France.

rfi