Un jour sombre pour l’État de droit au Kénya – Base Cote Media

Un jour sombre pour l’État de droit au Kénya

Identifié par ses pairs, le corps mutilé de Willie Kimani, avocat spécialisé dans la défense des droits de l’homme, a été retrouvé jeudi soir, au sud-est de Nairobi. Trois policiers soupçonnés d’être impliqués dans le meurtre  ont été arrêtés

« Les corps sont dans un piteux état. Il semble que les victimes aient été abondamment torturées avant d’être tuées », a déclaré Me Duncan Kinuthia, un proche de Willie Kimani, après avoir identifié le corps de ce dernier à la morgue.

Le corps du jeune avocat a été retrouvé jeudi 30 juin dans la soirée, recouvert d’un sac et flottant sur la rivière Ol Donyo Sabuk, au sud-est de Nairobi. Inerte, mutilé et les yeux comme exorbités, il se trouvait à côté d’un autre corps également enroulé dans une bâche, tandis qu’un troisième, aperçu sur la rivière, a été récupéré le lendemain.

Willie Kimani était un jeune avocat spécialisé dans les droits de l’homme, œuvrant pour l’organisation International Justice Mission (IJM). Il avait défendu de nombreux prisonniers politiques et des victimes d’abus de l’État kényan.

Il avait disparu le 23 juin avec son client, Josephat Mwenda, et leur chauffeur de taxi, Joseph Muiruri, après une audience au tribunal de Makovo, en banlieue de Nairobi. Josephat Mwenda accusait la police locale de l’avoir harcelé et intimidé afin qu’il abandonne la plainte contre un haut responsable des forces de l’ordre qui, disait-il, lui avait tiré dessus sans raison, en avril 2015.

Un jour sombre pour l’État de droit au Kénya

« Nos pires craintes sont confirmées. Les avocats et les citoyens sont en danger d’être éliminés par des escadrons de la mort de la police », a déclaré le président du barreau kényan, Isaac Okero. « Il s’agit d’un jour sombre pour l’État de droit au Kenya », a-t-il ajouté.

a rappeler que,

La veille de cette découverte macabre, mercredi soir, des avocats kényans avaient manifesté devant la Cour suprême. Dans un communiqué, onze organisations des droits de l’homme avaient accusé la police d’avoir enlevé les trois victimes. Selon le texte, des éléments de preuve convaincants indiquaient que Willie Kimani avaient été détenu illégalement au commissariat de Syokimau pendant un certain temps.